
République et Révolution(s) dans des adaptations cinématographiques des Misérables de Victor Hugo
Abstract
Cette thèse a pour objet de proposer l’analyse d’une série d’adaptations cinématographiques, choisies parmi les œuvres américaines et françaises du cinéma parlant, des Misérables de Victor Hugo. Au confluent des études de la réception et de la sociocritique, notre analyse repose sur l’idée que les adaptations sont à la fois des lectures et des réécritures, réactualisant les œuvres du passé, et que de ce fait, elles les enrichissent car elles en font rebondir le sens et les questionnements. Refusant ainsi le carcan du diptyque « fidélité/infidélité », notre analyse a pour ambition de montrer comment les choix d’adaptation nous renseignent sur les potentialités du texte. Les Misérables relus et réécrits, certes, mais surtout comment, par qui et pourquoi ?
Ce travail ne peut pas rendre entièrement justice ni prétendre à l'analyse exhaustive d'un aussi vaste corpus d'adaptations d’une œuvre de la complexité et de la richesse des Misérables– ce « grand roman de geste hugolien ». Roman de l’histoire plus que roman historique, Les Misérables posent une question qui s’enracine dans son contexte d’origine – révolutions de 1848 et coup d’état de Napoléon III – et le dépasse : qu’est-ce que la République ? qu’est-ce que la Révolution ? Ces interrogations structurantes vont se propager – de façon explicite ou non – dans les adaptations, et ce faisant, permettre d’exhumer des potentialités interprétatives parfois oubliées, des voix distantes que l’on croirait tues.