Electronic Thesis and Dissertation Repository

Thesis Format

Monograph

Degree

Doctor of Philosophy

Program

French

Supervisor

Paul, Ileana

Abstract

Cette thèse se focalise sur les questions Qu en ndà’ndà’, langue bamiléké bantoue grassfields parlée au Cameroun. Il existe trois stratégies de formation des questions Qu en ndà’ndà’: in-situ, ex-situ et la clivée. La question centrale dont traite cette thèse est celle de savoir comment sont dérivées ces trois stratégies de formation de questions et qu’est-ce qui les différencie. À cet effet, je propose que les Qu in-situ ne subissent aucun mouvement que ce soit mais que leur portée est dérivée par le liage non-sélectif. Plus précisément, il y a un opérateur nul à Spec-CP qui lie de manière non-sélective l’élément Qu in-situ dans cette langue (voir Baker 1970; Pesetsky 1987; Zentz 2016). Cette analyse se justifie par le fait que les Qu in-situ en ndà’ndà’ ne sont ni sensibles aux effets d’ilots, ni aux effets d’intervention, et ne portent pas la marque d’extraction. S’agissant des Qu ex-situ, je propose qu’ils sont dérivés par mouvement et se déplacent en initial de proposition pour satisfaire le trait [+Foc] à C (voir Sabel 1998; Muriungi 2005; Sabel et Zeller 2006). Contrairement aux Qu in-situ, les Qu ex-situ en ndà’ndà’ sont sensibles aux ilots, sont sujets aux effets de croisement, supportent la reconstruction et portent la marque d’extraction. Aussi, l’élément Qu en début de proposition est toujours précédé du marqueur du focus. Concernant les clivées, je propose que l’élément focalisé de la clivée est généré à la base sans mouvement (voir Delahunty 1982; Hoji 1990; Kizu 2005); et la relation entre l’élément focalisé et la proposition présuppositionnelle se fait par liage non-sélectif. Les arguments en faveur de cette analyse sont notamment l’insensibilité des clivées aux effets d’ilots et de croisement. Enfin, je propose qu’en plus des différences d’ordre syntaxiques sus citées, il existe aussi des différences sémantiques entre ces trois types de questions Qu en ndà’ndà’. Ainsi en me référant aux tests d’exhaustivité (É. Kiss 1998), je démontre que les Qu in-situ en ndà’ndà’ sont non exhaustifs tandis que les Qu ex-situ sont exhaustifs. Quant aux clivées, elles sont non exhaustives et requièrent une réponse présupposée contrairement aux Qu in-situ qui n’en requièrent pas.

Summary for Lay Audience

Il existe différentes manières de poser une question qui contient un mot interrogateur (comme qui, que, quoi en français) dans les langues du monde. Dans certaines langues, on peut poser la question en laissant le mot interrogateur à sa position de base à l’intérieur de la phrase tandis que dans d’autres langue on peut poser la question avec le mot interrogateur en début de phrase. Dans cette thèse, je montre que le ndà’ndà’ permet les deux possibilités en plus d’un autre type de question qui est la clivée interrogative (« c’est qui que… »). Je montre que la différence entre ces trois types de questions en ndà’ndà’ réside ou niveau de leur structure et de leur interprétation.

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