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Western Papers in Linguistics / Cahiers linguistiques de Western

Article Title

La Pluralisation du Verbe Impersonnel Haber dans l’Espagnol des Caraïbes et de l’Amérique Latine Continentale

Abstract

Selon la grammaire prescriptive de la langue espagnole, un verbe impersonnel ne peut se conjuguer qu’à la troisième personne du singulier. Un tel verbe en espagnol est le verbe haber qui s’utilise pour exprimer la présence ou existence d’un objet.

  1. Había muchas personas.

    Il y avait beaucoup de personnes.’

Cependant, on trouve fréquemment que des formes plurielles du verbe impersonnel haber sont utilisées par les locuteurs natifs de la langue.

Ce phénomène, connu comme la pluralisation du verbe haber (Claes 2014). Selon Claes (2014) il montre un changement linguistique où on voit une forme personelle du verbe qui surgit. Il explique que dans des instances où on voit la pluralisation du verbe haber, le SN prend la fonction de sujet et on fait l’accord. Cela a comme résultat une conjugaison plurielle (2):

  1. Habian muchas personas.

    Il y avait-PL beacoup de personnes.’

Cependant cette opinion n’est pas universelle. Quintanilla-Aguilar (2009) suggère que la pluralisation du verbe haber est un phénomène qui existe dans la langue depuis le 18ème siècle et ne représente que la variation stable dans la langue.

À travers ce projet, j’ai exploré l’utilisation du phénomène aux Caraïbes et dans l’Amérique Latine continentale. Mes buts principaux étaient de déterminer les facteurs sociaux et linguistiques qui conditionnent le phénomène dans ces régions, de voir les différences entre les régions en relation au phénomène, et finalement d’aider à confirmer si la pluralisation du verbe haber est un changement linguistique ou si c’est simplement une variable stable dans la langue.

Les quatre facteurs sociaux inclus dans mon analyse sont l’âge, le sexe, le niveau socioéconomique, et la ville des locuteurs, et les quatre facteurs linguistiques sont le temps et le mode du verbe, la position du SN en relation au verbe dans la phrase, la distance entre le verbe et la tête du SN, et le trait [+ animé] de la tête du SN. En plus, pour mon analyse j’utilise sept corpus et j’inclus 534 instances du phénomène.

Tant que quelques résultats soutiennent la notion que la pluralisation est un changement linguistique dans les deux régions, cette conclusion n’était pas définitive. En plus, l’analyse montre des indices forts de la stigmatisation du phénomène, et donc je suggère que ceci pourrait ralentir le progrès du changement.

J’ai trouvé plusieurs différences entre les facteurs qui conditionnent la fréquence d’utilisation du phénomène dans les Caraïbes, et ceux qui la conditionnent dans l’Amérique Latine continentale. Par exemple, dans les Caraïbes la position du SN dans la phrase est un facteur significatif, mais dans l’Amérique Latine continentale ce facteur n’est pas significatif. Dans l’Amérique Latine les facteurs qui conditionnent le phénomène significativement sont le sexe et la ville du locuteur, ainsi que le trait [+ animé] du SN. Cependant dans les deux régions j’ai trouvé que le niveau socioéconomique, et le temps et mode verbale sont des facteurs qui avaient des effets significatifs sur la fréquence d’utilisation du phénomène.

Claes, Jeroen. 2014. A cognitive construction grammar approach to the pluralization of presentational haber in Puerto Rican Spanish. Language Variation and Change, 26 (02): 219-246.

Quintanilla-Aguilar, J. R. A. 2009. La (des)pluralizacion del verbo haber existencial en el español salvadoreño: ¿un cambio en progreso? (Unpublished Doctoral Dissertation). The University of Florida.

This document is now available on OJS

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